Poèsie

Artiste prolifique, Léon Bralda a publié une vingtaine de recueils de poésie, témoignant de sa productivité et de la diversité de ses inspirations. À travers ses recueils, il interroge notre rapport au monde et explore des thèmes universels tels que l’enfance, la mémoire de l’histoire, les maux de notre société. Parmi les maisons d’édition qui l’accueillent figurent les éditions Henry, Alcyone, le Petit Pois, Donner à Voir, Polder…​ 

Léon BRALDA

Une lente lumière

On jouait le déluge nourri de feux étranges et de peurs encombrées, le pain d’acier aux saveurs d’orge et de pâte de fruit, le filet d’eau précieuse qu’on eut gardée longtemps pour son goût d’Antésite, le sang glorieux à l’orée d’un naufrage quand un vil ennemi assenait au rivage l’épouvantable mort et qu’on levait enfin l’âme pure et blanchie d’un os de seiche farouchement gardé aux serres du bunker.

Extrait

Où l'ombre n'était pas

Terre ingénue, crispée contre la pluie, des petits fauves silencieux se tapissent dans l’ombre détenue des nuages. La rouille avait rongé les pylônes d’acier. Ils s’éveillent à présent plus noirs et plus austères.
Un homme s’attarde sur les terrasses. Son pas vient de se perdre au bas des contreforts, entre le feu et sa brûlure.

Grand Prix de Poésie 2021 de la ville de Béziers

Sous l'écorce du jour

C’est ainsi qu’à la première page du recueil, le fils s’adresse à sa mère défunte. Léon Bralda nous livre ici un texte intime, d’une évidente tristesse mais plein aussi de cette voix qui porte aux confins des jeunes années, en cette terre du sud qui l’aura vu grandir.

Editions Alcyone – Collection Surya

Ce que le temps porte en lui, ce n’est au fond qu’un peu de jour qui fait Naissance et par lequel nos yeux résistent à l’effroi de l’oubli et à l’indifférence des années.

Une nuit sans repos

Ce titre résume à lui seul la gravité du recueil de Léon BRALDA : le camp de concentration nazi de Natzweiller-Struthof, le 23 novembre 1944.

Dans sa poésie, Léon BRALDA nous plonge, en pleine conscience, dans l’obscure poix de la nuit retournée.

Il s’abreuve à la source des mots pour nous laisser son empreinte en inventant un langage capable de parler à l’âme. Une certitude, on ne ressort pas indemne de cet univers partagé.

Extrait de la préface de Marie-Christine Guidon

Prix 2021 d’édition poétique de la ville de Dijon

Le bruit des nuits

Hymne d’amour pour un être cher que la mort a emporté prématurément, Le Bruit des nuits est un recueil où s’amalgament les souvenirs d’enfance, la blessure insomniaque et les croyances en l’avenir.

Prix Marie Noel 2022 – Santenay

Entretien avec Léon Bralda à l’occasion de la sortie du recueil

Le creux des portes

Léon Bralda, dans ces pages superbes, affirme cette profession de foi du poète qui pèse un temps fragile dans l’heure ouverte offrant ainsi sa voix aux chants majeurs de la poésie d’aujourd’hui, affirmant que Les bruits de pas ont traversé la nuit et s’offrent au sang des vieilles lampes.

Gilles Cherbut

Prix d’Estieugues 2020

A la tombée des pierres

Lettres envolées à mes amis poètes, graveurs, peintres et musiciens, à tous mes compagnons sur la grand-rue du Vivre, à ma femme et à mes enfants qui œuvrent depuis toujours pour que mes pas portent plus loin dans l’impondérable beauté du monde.

Léon Bralda

Grand prix des Arts Littéraires 2020

Les Hautes tours

Le silence de ces Hautes tours dissimule en réalité de nombreuses voix aujourd’hui disparues. En arpentant les ruines de ce qui fut sans doute un site industriel, Léon Bralda exhume les bruits, les voix et les gestes de ceux qui travaillèrent dans cette usine où le chant des sirènes sourdait pareil aux peurs.

Après que le site industriel ait fermé ses grilles, de nouvelles voix sont apparues. Celles des enfants qui en firent leur terrain de jeux. 

Entre mélancolie, étrangeté et nostalgie des paradis perdus, les mots de Léon Brada explorent le territoire de l’enfance : ses peurs, ses secrets, ses trésors enfouis et ses promesses d’un soleil à venir.

Michel Foucault

La voix levée

Un très beau tirage, qui fait de ce recueil un livre d’artiste grâce à la reproduction de huit gravures de Lionel Balard. Le poète régurgite l’enfance universelle qui immole les lieux qui l’ont façonné comme le  « Moulin de Cordier  » et cette terre sèche des vignes du côté de Béziers. Une écriture précise, imagée à souhait, qui crée une atmosphère nostalgique, au ton égal tout le long du livre, apanage d’un authentique style.

Christian Saint Paul

Je garde en moi cette voie souveraine où les tours ont gravi l’ombre du souvenir, où les passants ont un front noir pour parler au matin. Noir ! Comme pour enfanter l’orage derrière la saison chaude. Le ciel aura conquis ses myriades de plumes avec du vent offert à la rumeur du monde.

Extraits de La voix levée. 

A l'insu de nos lèvres

Un témoignage fort sur  » la forge humaine » dans une écriture sensible. Comme le révèle Chantal Dupuy-Dunier dans la préface, le graveur-plasticien Lionel Balard est devenu le poète Léon Bralda. Il revient sur son enfance blessée. Celui qui marmonnait à l’oreille des portes sa peur panique du maître et des lectures à voix haute est à présent enseignant à l’Université, lit ses poèmes en public et vient d’être accueilli dans le comité de rédaction de la revue ARPA. 

Son père, maçon, creusait des tombes au cimetière : il creusait à cet endroit précis où l’on devait enfouir du temps pour le passé… il fut un monde tout entier qui s’éveillait dans l’imagination prégnante d’un enfant de dix ans… Heureusement, il y eut l’aube du désir, … la jeunesse des vierges et les premiers baisers…

L’auteur le dit en exergue : Nous clouons au pilori de l’âge les nuits noires de nos jeunesses pour qu’elles éclairent malgré tout la route que nous suivons…, et à la fin : … et nous savons les ombres bienveillantes à l’insu de nos lèvres. 

Guy Chaty  

De silence et de plomb

Trois voix murmurent de concert : celui qui écrit, celui (Lionel Balard) qui a gravé les images, et l’autre, qui lentement, se reconstitue. Trois voix pour faire la paix avec un froissement d’enfance juste avant l’éclaircie. Un temps douloureusement suggéré, en italiques comme une distance de plus, qui se glisse ligne par ligne, presque mot par mot.

Un texte hors du texte rassemblé en quatrième de couverture, on ne peut pas plus loin.

Un temps reclus derrière les terres basses, sous les branches du vent qui chahute les haies. Un temps pour raciner dans l’ombre, pour croître à l’infini, pour épandre du ciel à la hauteur d’un rêve. 

A lire très attentivement pour entendre dans les silences celui qui se réveille et sort d’un passé jusque là en apparence oublié.

Jean-Pierre Farines

Un Temps fécond

Tisser, broder, coudre : Léon Bralda se fait un devoir dans sa poésie de relier les choses entre elles, pour former un seul ensemble solide, capable de rivaliser un moment avec le passage inexorable des jours.

Jacmo

 

On entendait rêver l’enfance aux confins des saisons …  mystères demeurés sous l’infini blessure d’un bouquet d’orge abandonné sur le muret, quand le rire engrossait les feux de la jeunesse. 

 

Prix « Poésie21 » pour l’année 2020 (Prix Lucienne Gracia-Vincent)

A l'aube de la voix

À l’aube de la voix, nous dit la quatrième de couverture, est un texte qui répond à l’impérieuse nécessité pour ce poète […] de toujours revenir par le travail d’écriture à la maison natale, en ces abords de la jeunesse qui ont irrémédiablement façonné sa perception du monde.


Ce livre, dédié à un vieil ami de l’auteur, et aux parents du premier, évocation de leur maison et de jours d’insouciance, est bien une tentative de retour amont sur les terres d’enfance, comme le souligne aussi l’annonce en exergue :
Au plus loin de ma vie, dans le vacarme incessant où se déchirent les matins jeunes, il fut un lieu clos, un jardin où le ciel reposait dans la douceur de vivre et le bonheur d’une famille.

Michel Diaz

Les collaborations

Au risque de la lumière

Michel Diaz - Léon Bralda

Est le fruit de la collaboration entre les poètes Michel Diaz et Léon Bralda. Dans cet effervescent échange de poèmes s’est offert pas à pas le chemin du recueil.

Au cours de versets magnifiquement peuplés d’images saisissantes et rythmés d’anaphores, où se succèdent l’éclat de la lumière, la noirceur des gouffres, le silence éloquent des pierres et la fécondité des souvenirs, les poètes nous proposent de suivre (leur) chemin à la croisée des nuits qui mènent à délivrance, excaver cette obscure clarté scindant l’espace où le miroir accueille un soleil effondré

Antoine de Matharel

C’est l’heure mon ami ! Cet homme lentement marche le long des berges. Il va par les rumeurs anciennes que colporte le vent, écoute geindre les saules sous la coulée des âges, entends ce lancinant murmure des rhombes archaïques.

Le feuillage du monde

Léon Bralda - Pierre Jourde

C’est un visage qui cherche un autre visage, des ramures de miroir, un reflet de saule sur l’étang. C’est une histoire d’arbres et de voix, de corps approximatifs. Corps et écorces se nourrissent mutuellement dans un recueillement silencieux. Le temps s’écoule là, craque comme branche, parfois un corps s’affaisse, glisse vers l’eau courante, les souvenirs, un corps nu, sans artifices, humble et délicat avec son besoin de l’autre ou d’une aube qu’il ose à peine réclamer, avec ce chagrin aussi parfois, les nuits blanches qui labourent le cœur. Il sait pourtant que s’ouvrent des chemins avec leurs flaques et leurs ciels, leurs nuages coulés dans la glaise. C’est l’éclat de ce visage toujours imaginé, nous sommes mal armés pour le réel, allongés dans l’herbe, « fouillant le songe des racines ». Nous frayons avec les ombres qui fécondent nos traces. C’est un chien qui hurle à la mort, c’est le plus beau chant du vent et de la lune mêlés. C’est une femme couchée dans le trèfle qui frissonne, et nous sans voix comme pierre creuse, obstinés à élaborer une sève de lumière avec nos éclats de verre. On s’exerce à « laisser venir à soi le feuillage du monde ».

Robinson Crusoé ou le dessein d'une île

Cordesse - Lionel Balard

Texte de Cordesse accompagné de quinze gravures originales de Lionel Balard. Préface de Peter Schulman.

Dès les premières pages de la remarquable collaboration entre l’artiste Lionel Balard et le poète Cordesse, Robinson Crusoé ou le dessein d’une île, le lecteur est plongé dans un univers robinsonien par une suite d’images qui évoquent les ouvrages tant admirés de la collection Hetzel au XIXe siècle, et notamment les livres illustrés de Jules Verne accompagnés par les dessins célèbres de Riou. Dans ces livres qui ont marqué tant de générations de jeunes lecteurs en leur donnant le goût du voyage et l’amour de la lecture, les images et les mots formaient un lien indéfectible et une synergie littéraire que nous retrouvons aujourd’hui dans ce présent recueil. Cette association artistique renforce encore la beauté de la collection Correspondances des éditions du Petit Pois, qui a justement vocation à mener ce type d’expérimentation en illuminant ainsi leurs livres. 

Eloge des eaux murmurantes

Michel Diaz - Lionel Balard

Dans cet ouvrage, Michel Diaz et Lionel Balard nous convient à suivre, au fil de ce long et lent poème, une source discrète aux «chuchotis errants»… Une eau secrète, devrais je dire, sourcant d’entre les pierres comme «une brassée de paroles légères», se faisant peu à peu ruisseau, rivière ou fleuve. Et cette invite qui touche au cœur celui qui d’aventure ouvre ce livre, nous oblige à cheminer sans fin entre le rêve et le Réel, en ces terres intactes de l’origine où se mêlent mémoires et saisons, ombres et lumières, nostalgie et désir.


Nous marchons comme il se doit à leurs côtés, en quête d’une image fluente de nous-mêmes, ou peut-être seulement d’un fugace reflet formé et déjà disparu à la surface des eaux !. Mais nous marchons dès lors dans la sonorité nouvelle de l’heure qui murmure le monde, appelle un devenir, nomme à notre encontre ce que sera demain.


Cet Éloge des eaux murmurantes est comme un chant d’humanité qui nous garde de toute désespérance et fait jaillir dans son émotive nudité le Vivre qui nous habite.

La gentiane d'Or

Jean-Pierre Siméon - Lionel Balard

48 pages
Format 16,5 x 21 cm
Couverture souple
Papier texturé

Dans un coffret en cèdre du Liban

Mile et Mélanie partent à la recherche de Linette,la fiancée de Jean du Haut, enlevée par le Diable. Fialine, la sorcière, leur apprend qu’ils ne pourront revoir Linette qu’en échange de la gentiane d’or. Le chat Pipo va les aider.

Profils perdus

Jean-Pierre Farines - Lionel Balard

Un « profil perdu » c’est, en peinture, l’aspect, la représentation d’un visage vu de trois – quart arrière. Une ligne à peine tracée. Adoucie peut-être par le temps qui s’éloigne déjà. Profils perdus est un poème, comme un miroir à facettes où se lit l’étonnement de la solitude, de n’être pas soi – même en dépit de l’identité entrevue. Les superbes gravures de Lionel Balard sont autant de poèmes en images traduisant, avec vigueur et sobriété, la même inquiétude dans une totale fraternité du regard avec l’auteur.